Des hommes condamnés à la prison à vie pour les attentats de Bruxelles en 2016

Un jury d’un tribunal correctionnel belge a condamné sept hommes responsable de l’organisation d’une série d’attentats à la bombe à Bruxelles en mars 2016 vendredi à des peines de prison allant de 10 ans à la perpétuité. Ces condamnations sont intervenues sept ans après l’attentat terroriste le plus meurtrier de l’histoire de la Belgique, qui a brisé une société multiculturelle et provoqué une onde de choc à travers l’Europe.
Trois des hommes, reconnus coupables de meurtre et de tentative de meurtre plus tôt cette année, ont été condamnés à la réclusion à perpétuité, dont un qui est présumé mort en Syrie. Quatre autres, dont deux que le jury a acquittés des accusations de meurtre mais reconnus coupables de participation aux activités d’un groupe terroriste, ont été condamnés à des peines de 10 à 30 ans.
Le jury n’a pas prononcé de nouvelle peine Salah Abdeslamqui a déjà été condamné à la réclusion à perpétuité pour l’organisation des attentats de Paris en 2015 et à 20 ans de prison pour participation à une autre fusillade en 2016, après avoir estimé que les peines existantes étaient « suffisantes ».
Le jury s’est prononcé contre la révocation de la nationalité belge de cinq hommes, qui avait été demandée par le parquet fédéral. Cette demande avait suscité des accusations de racisme de la part des représentants légaux des cinq hommes, dont quatre belges marocains et un belge rwandais.
La juge présidente, Laurence Massart, a lu les sentences du jury dans l’ancien siège de l’OTAN à Bruxelles, transformé en tribunal pour les besoins de ce procès. La décision a mis un terme à un long et douloureux processus de recherche de justice pour les victimes, mais a laissé de nombreuses questions sans réponse sur les motivations des terroristes locaux et sur la question de savoir si les autorités ont fait suffisamment pour empêcher les agressions.
Trois bombes artisanales remplies de clous ont explosé dans le hall des départs d’un aéroport et dans une station de métro très fréquentée le 22 mars 2016, tuant 32 personnes originaires de huit pays et en blessant 340 autres. Les agressions ont été revendiquées par la même cellule de l’État islamique qui a assumé la responsabilité d’une série de attentats terroristes à Paris l’année précédente, faisant de ces deux attaques combinées l’opération la plus meurtrière menée par l’État islamique en Europe. Les détonations à Bruxelles ont aussi tué trois kamikazesNajim Laachraoui, Ibrahim el-Bakraoui et Khalid el-Bakraoui.
Le procès très attendu de dix hommes accusés d’avoir préparé les attentats de Bruxelles a duré huit mois et s’est terminé en juillet. Il s’agit du plus grand procès jamais organisé en Belgique, avec les témoignages de près de 1 000 survivants, témoins et experts enregistrés.
Cette année, un jury composé de Bruxellois d’âges et d’origines ethniques variés a déclaré huit hommes coupables et en a acquitté deux avant de se dissoudre pour les vacances d’été. Ils ont repris leurs travaux lundi et sont parvenus à un accord sur la condamnation après cinq jours de délibérations dans un lieu secret et sans contact avec le monde extérieur.
Le groupe de huit comprenait Salah Abdeslam, le seul attaquant parisien encore en vie ; Mohamed Abrini, qui se trouvait à l’aéroport de Bruxelles début mars 2016 et a abandonné une valise d’explosifs sans la faire exploser ; et Osama Krayem, un Suédois accusé d’avoir planifié de participer aux attentats à la bombe dans le métro. L’un des hommes, Oussama Attar, a été jugé par contumace ; il a été déclaré mort par l’État islamique en novembre 2017, bien que sa mort n’ait jamais été confirmée.
Quatre hommes condamnés vendredi ont été punis lors d’un précédent procès concernant les attentats de Paris, ce qui ne permet pas de savoir où ils purgeront leur peine.
La plupart des organisateurs des attentats de Paris et de Bruxelles, en Europe, étaient des ressortissants européens. Leur implication a mis en lumière des divisions douloureuses au sein des sociétés largement laïques du continent, beaucoup pointant du doigt les gouvernements pour avoir abandonné certains de leurs citoyens et les services de sécurité pour ne pas avoir fait davantage pour prévenir la violence.
Bien que le nombre d’attentats terroristes islamistes à travers l’Europe ait considérablement diminué par rapport au pic de 2015-2016, l’agence terroriste belge évalué dans un rapport l’année dernière que « la plus grande menace vient toujours d’individus motivés par la rhétorique djihadiste-islamiste ». Il ajoute : « L’idéologie de l’État islamique, et dans une moindre mesure celle d’Al-Qaïda, reste une source d’inspiration. »