La justice espagnole refuse d’extrader un citoyen marocain

La chambre criminelle du tribunal national espagnol a rendu une décision refusant d’extrader un citoyen marocain résidant à Ceuta occupée vers les autorités marocaines, après qu’un mandat de recherche international a été présenté par le Maroc l’accusant d’appartenir à un réseau criminel spécialisé dans le trafic d’êtres humains.
Les médias locaux ont rapporté que cette décision intervient après que le tribunal n’a pas été convaincu des accusations portées contre l’homme recherché par le procureur général du roi près la cour d’appel de Tétouan, selon le mandat d’arrêt international émis contre lui, qui le considère comme un membre. d’une organisation criminelle.
Les autorités marocaines accusent la personne recherchée d’être liée à un réseau qui emploie des personnes pour faire passer clandestinement des migrants en situation irrégulière vers la ville occupée de Ceuta, en les dissimulant dans de faux fonds de voiture et l’accusent notamment d’avoir participé à une opération qui a été menée en avril 2017 pour tenter de faire passer deux migrants d’Afrique subsaharienne par le passage de Trajal.
En revanche, le parquet espagnol considère que les éléments de l’accusation qui ont été présentés (multiplicité des actionnaires, hiérarchie, pluralité, répartition des fonctions…) sont « non prouvés ».
La chambre criminelle précitée a accepté de demander aux autorités marocaines de transmettre des informations complémentaires sur les données qui leur permettraient de constater que le prévenu appartenait – à la date des faits – à une organisation vouée à la commission d’atteintes aux droits des citoyens étrangers.
La demande marocaine d’extradition de l’intéressé différait dans la détermination du type d’actes qui lui étaient imputés, qui, selon la loi marocaine, constituent le délit d’organisation de la sortie clandestine d’étrangers du territoire national dans le cadre d’un accord visant à les préparer ou les commettre, alors que la loi espagnole considère que ces faits ne permettent pas de rattacher l’accusé à une organisation criminelle, mais constituent un délit contre les droits des étrangers.
Il est à noter que l’homme recherché par les autorités marocaines a été arrêté en mars 2022 à Ceuta occupée, où il a passé un mois en prison avant d’être libéré.